Les années automatistes; 1941-1953

Les années automatistes : 1941-1953

     C'est à partir des années quarante que les expositions auxquelles il participe vont en augmentant. En plus des évènements annuels de la C.A.S. , il est de l'exposition Canadian Group of Painters de 1942 tenue à Toronto et Montréal. Il tient sa première présentation solo cette même année sous le titre Œuvres surréalistes de Paul-Émile Borduas à l'Ermitage, à Montréal, suivie d'une présence à Aspects of Contemporary Painting in Canada qui circule dans plusieurs villes canadiennes et américaines de 1942 à 1944.

     Intéressé par l'actualité artistique internationale, Borduas entreprend en 1943 un voyage d'études d'une dizaine de jours à New York. Il voit aussi ses oeuvres participer à L'exposition d'art canadien au Brésil en 1944-1945 à Rio de Janeiro et à Sao Paulo, et à la Contemporary Canadian Art qui parcourt les États-Unis de 1944 à 1946. À la fin de l'année 1946, deux de ses œuvres sont de L'Exposition internationale d'art moderne au Musée d'art moderne, à Paris. Entre-temps, en mai 1945, la famille Borduas s'installe à Saint-Hilaire dans une grande et belle maison construite par l'artiste.

     Le 15 février 1947, une présentation regroupant les œuvres de Borduas et celles de Marcel Barbeau, Roger Fauteux, Pierre Gauvreau, Fernand Leduc et Jean-Paul Mousseau est organisée dans l'appartement des Gauvreau, à Montréal. Un critique leurs confère alors l'appellation Automatiste (1). Le groupe est invité à participer au Cahier des Arts graphiques publié en mai et à une exposition Automatisme à la galerie du Luxembourg, à Paris, ceci à un moment où le paysage artistique du Québec amorçait un tournant décisif.

     En février 1948, se tient la première exposition de Prisme d'yeux où le peintre Alfred Pellan lance le manifeste du même titre. Le 9 août suivant, le recueil Refus global est publié: comprenant dix textes, dont le manifeste du même titre de Borduas, signé par les 15 membres (2)du groupe. Moins d'un mois plus tard, Borduas est suspendu de son poste de l'École du meuble. Se retrouvant sans travail, il réalise alors que la diffusion de son art devient chaque jour plus nécessaire. Il s'efforce donc d'accroître sa visibilité et il réussira à faire les cimaises de quelque trente-deux expositions en vingt-cinq mois. Ces années pénibles pour lui et sa famille se terminent par une douloureuse séparation du couple. Cette triste période se clôt en avril 1952, lorsque Borduas présente une Dernière exposition – des derniers tableaux – à la maison de Saint-Hilaire.


    1. Tancrède Marsil fils, « Les Automatistes. L'école Borduas » Le Quartier Latin, 28 février 1947, p. 3

    2. Magdeleine Arbour, Marcel Barbeau, Bruno Cormier, Claude Gauvreau, Pierre Gauvreau, Muriel Guilbault, Marcelle Ferron-Hamelin, Fernand Leduc, Thérèse Leduc, Jean-Paul Mousseau, Maurice Perron, Louise Renaud, Françoise Riopelle, Jean-Paul Riopelle, Françoise Sullivan.